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L’actualité évolue, le réchauffement climatique accélère et les consciences s’éveillent. Nous sommes de plus en plus nombreux à ressentir une inquiétude face aux problématiques environnementales. Dans quel état sera notre planète dans quelques dizaines d’années ? Quel avenir ont nos enfants dans ce monde qui change si vite ? Qu’est-ce que l’écoanxiété ? Comment se manifeste-t-elle ? Quelles en sont les conséquences ? Mais surtout, comment s’apaiser, la surmonter et en faire une alliée de choc pour ne pas tomber dans l’immobilisme ? C’est à toutes ces questions que nous allons répondre ensemble pour passer à l’action et accompagner nos enfants sereinement dans leur sensibilisation !
Sommaire
C’est quoi l’écoanxiété ?
Ecoanxiété adaptative et pathologique
L’écoanxiété est le stress lié à la prise de conscience des bouleversements environnementaux actuels et à venir. On peut distinguer l’écoanxiété adaptative et l’écoanxiété pathologique.
La première est une réaction adaptative face à un monde qui ne va pas bien. On prend conscience de cette situation et de qui se profile, puis on finit par surmonter cette angoisse (ou bien l’ignorer) pour passer à l’action (ou reprendre le cours de notre vie).
L’écoanxiété pathologique, quant à elle, s’inscrit dans une vision plus systémique, plus globale du monde et de ses enjeux. C’est pourquoi elle touche principalement les adultes et les adolescents. Elle va être beaucoup plus intense. Elle va représenter une réelle souffrance pour les personnes concernées, avec de fortes remises en question.
Ici, nous allons essentiellement nous concentrer sur la forme adaptative, celle que nous allons surmonter pour passer à l’action !
Une émotion ambivalente
Cette écoanxiété est très perturbante du fait de son caractère ambivalent. En effet, en prenant conscience du contexte environnemental actuel et à venir, on se rend compte qu’on est à la fois victimes ET coupables…
La bonne nouvelle, qui peut nous aider à sortir de ce double ressenti, c’est que nous sommes aussi à la fois le problème ET la solution !
Comment se manifeste-t-elle ? Chez l’adulte, chez l’adolescent et chez l’enfant ?
Chez l’adulte, l’écoanxiété va se manifester par des peurs, des angoisses, des questionnements et des remises en question. Parfois même une paralysie, qui va pousser à l’inaction, à ignorer cette situation effrayante.
Chez l’enfant, les symptômes sont plus complexes, car tout petits, ils ne savent pas toujours mettre des mots sur leurs ressentis. On peut observer des maux de ventre, des questionnements, de la peur. Il peut aussi mettre en place une forme de rejet envers cet environnement qui lui fait peur : ne plus vouloir aller se balader en forêt, de peur de l’abîmer encore plus.
Mais rassurez-vous ! Si les enfants sont sensibilisés avec bienveillance, qu’on ne leur dévoile pas toutes les facettes de ces dérèglements environnementaux, ils auront une prise de conscience douce et sereine. A partir du moment où ils vont comprendre comment ça se passe, pourquoi la planète va mal et qu’on va leur montrer que des solutions existent, ils vont beaucoup plus facilement surmonter cette écoanxiété que les adultes et passer à l’action !
1. L’écoanxiété comme signe d’espoir et non une fin en soi
Il faut prendre conscience que l’écoanxiété n’est pas une maladie. C’est un état de conscience, finalement une émotion comme les autres.
Quand on prend conscience que la planète ne va pas bien, l’écoanxiété est en quelque sorte un passage obligé, à partir du moment où la situation ne nous laisse pas insensible !
Cette écoanxiété est donc plutôt bon signe, que quelque chose se passe, la preuve d’une réaction ! On peut ainsi la voir comme un signe d’espoir et d’empathie.
Prenons un exemple ! A l’image de l’homme des cavernes, qui a su utiliser sa peur des bêtes sauvages pour mettre en place des solutions pour se protéger : feu, grottes, pièges…, nous pouvons utiliser cette angoisse pour chercher des solutions et évoluer !
2. Déculpabiliser, accepter l’ambivalence de nos gestes
Souvent, en prenant conscience de la situation environnementale, on a envie de bousculer nos habitudes, de tout changer immédiatement ! On rejette tout ce qui comporte du plastique, on bannit les emballages, on ne veut plus prendre la voiture… C’est normal, mais malheureusement, on va rapidement déchanter, car de nouvelles habitudes ne sont pas si simples à ancrer dans notre quotidien. Et cette bonne volonté peut rapidement fondre comme neige au soleil.
En effet, on dit qu’il faut en moyenne 21 jours pour installer une nouvelle habitude. Alors, dans cette démarche de transition écologique, il faut aussi accepter l’ambivalence de nos gestes, le fait de ne pas faire tout bien tout de suite. Accepter d’être en transition !
C’est en avançant pas à pas que nous allons mettre en place de nouvelles habitudes sur le long terme !
N’oublions pas que nous vivons dans une société fiduciaire, une société de consommation dans laquelle nous avons forcément besoin de nous déplacer, de consommer (des produits, de l’énergie…), de communiquer…
3. Surmonter son écoanxiété d’adulte pour accompagner sereinement son enfant
Avant de commencer à sensibiliser son enfant, il est important de s’apaiser, d’accepter que le monde est tel qu’il est et que la transition prendra du temps. Une fois rassurés, nous serons plus à-mêmes de sensibiliser nos enfants avec bienveillance en leur transmettant de l’espoir et une envie d’action !
Voici déjà quelques chiffres rassurants et encourageants pour vous aider surmonter cette écoanxiété. Des chiffres qui montrent que les actions menées pour l’environnement sont efficaces, qu’il suffit de s’y mettre !
- -28% d’émissions de gaz à effet de serre en 29 ans (1990-2019),
- 19% de notre énergie provient d’une source renouvelable : chiffre en hausse constante,
- +75% de pistes cyclables ces dernières années,
- -10% de consommation de chauffage en 20 ans,
- +80% de collecte sélective depuis 2000,
- 55,7 milliards d’euros : budget en hausse en faveur de l’environnement.
A travers ces chiffres, on voit que les habitudes changent, que des actions se mettent en place et portent leurs fruits ! Si ça ce n’est pas une bonne nouvelle !
4. Passer à l’action ! 2 étapes indispensables
Le remède à l’écoanxiété est donc l’action ! A partir du moment où on se met en mouvement, on se sent acteur de son destin, on fait notre part et on se sent moins coupables !
Le premier volet de ce passage à l’action va être l’information. Adultes comme enfants (j’insiste sur ce point, car les enfants vont avoir autant besoin de comprendre pour pouvoir agir !), il est important d’avoir une information complète pour comprendre comment notre environnement fonctionne, ce qui cloche et ce que nous pouvons faire pour l’aider.
Pour les enfants, il va donc falloir leur fournir des informations à leur portée, à la fois claires, précises et adaptées à leurs âges.
Un exercice intéressant pour un enfant (comme pour un adulte d’ailleurs) est de réfléchir à notre propre impact, de manière ludique et sans culpabiliser. Prenons l’exemple d’un jouet qui lui ferait très envie, neuf dans son emballage. On peut lui expliquer que cet emballage va aller à la poubelle, qu’il sert à protéger le jouet, mais qu’il ne sert finalement qu’à ça. Que le jouet a nécessité des matières premières et de l’énergie pour être fabriqué, puis transporté. Alors, que peut-on faire ? On peut décider de consommer autrement ! Il y a peut-être un autre enfant qui ne se sert plus du même jouet, mais qui reste en bon état ! Cela évite d’en fabriquer un neuf, de jeter un nouvel emballage… Un geste tout bête pour la planète ET pour le portefeuille !
5. Transmettre le flambeau à nos enfants, sans écoanxiété !
Nos enfants sont les citoyens de demain, ceux qui prendront les décisions capitales pour l’avenir de notre planète. Il est donc essentiel de les sensibiliser à ces thématiques environnementales dès le plus jeune âge (à leur niveau bien sûr !). Ils auront ainsi toutes les cartes en main pour se construire un avenir durable !
En leur montrant l’exemple, les enfants reproduisent automatiquement nos actions par mimétisme. Le recyclage par exemple, c’est tout naturel pour eux. Mais avons-nous pris le temps de leur expliquer pourquoi ? Ce qui se passe après que la poubelle ait été ramassée ? En comprenant ça, l’enfant aura conscience de son geste et des solutions possibles ! C’est ainsi qu’il pourra inventer les siennes !
Mais l’imitation a malheureusement ses limites. Une étude a démontré que l’impact positif sur les comportements des petits gestes du quotidien n’est que de 2%… Par contre, le simple fait de se connecter à la nature, d’apprendre à nos enfants à la comprendre et à la respecter, a un impact positif sur les comportements à hauteur de 69% !
Alors, c’est parti, tous en forêt, avec des supports pédagogiques adaptés à l’âge pour comprendre comment ça fonctionne !!!
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi découvrir l’article : « 4,5 raisons de sensibiliser nos enfants à l’environnement dès le plus jeune âge » : JUSTE ICI !
Très intéressant cet article , je ne connaissais même pas ce therme « d’ecoanxiété » . Effectivement c’est important de ne pas transmettre ce stress à la jeune génération 😊
C’est malheureusement un terme qu’on risque d’entendre de plus en plus, mais qui fait aussi partie du monde actuel !
bravo pour ce sujet et ce bel article ! la cohérence, l’acceptation et l’exemplarité ! voilà nos principaux leviers de parents !
Je suis tout à fait d’accord ! Ce sont ces principes qui feront sens pour nos enfants !
Bonjour Mélanie,
Merci pour cet article sur l’écoanxiété très déculpabilisant en mettant en avant cette période de transition pour améliorer nos comportements et aussi
pour mettre en évidence cette ambivalence comme quoi on est à la fois victime et coupable, qu’on est à la fois le problème et la solution !
Avec cette prise de conscience que nous ne sommes pas parfaits mais dans une voie d’amélioration alors le nombre de personnes qui se mettront aux écogestes, à l’écoattitude ne fera qu’accroître.
C’est le discours que je tiens à une amie qui se décourage par rapport à tout ce qu’il faudrait faire et qui culpabilise de tout ce qu’elle ne fait pas !
Quand au fait d’aller profiter un maximum de la nature surtout avec les enfants, c’est primordial ! On se régénère à son contact !
De plus éduquer les enfants sur la faune et la flore qui la composent c’est encore mieux et si on ne sait pas soi-même, c’est le moment d’apprendre avec eux !
Les sources d’informations sont tellement nombreuses maintenant que le savoir est à porter de main 🙂
Merci Caro pour ce super partage d’expérience ! Je rencontre aussi souvent des personnes qui se découragent, et c’est tellement dommage ! Il faut avancer pas à pas, et que tout le monde s’y mette ! On est déjà de plus en plus nombreux chaque année et les choses bougent !!!
Merci pr le partage d’article ! Moi j’essaye de m’y mettre petit à petit ! Le principal est de ne pas se décourager !
C’est tout à fait ça ! Le principal est d’avancer pas à pas pour que les gestes deviennent des habitudes !