Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Léna Vialle, co-responsable du Pôle Scolaire chez Ma Petite Planète (MPP pour les intimes), une initiative que j’ai la chance de suivre de près depuis plusieurs années en tant qu’ambassadrice. MPP et mon blog sont nés à peu près en même temps, et c’est un bonheur de voir cette association se développer avec autant d’impact et de rayonnement, sensibilisant toutes les générations aux enjeux environnementaux à travers des défis ludiques. Depuis le tout début, j’ai eu énormément de plaisir à travailler avec Léna et toute l’équipe de Ma Petite Planète. Leur travail est tout simplement incroyable. Ce jeu de défi environnement permet d’aborder des sujets essentiels, comme la biodiversité, la réduction des déchets ou la consommation responsable, sans jamais culpabiliser mais en motivant à passer à l’action. Je participe personnellement quasiment à chaque édition en créant une ligue, et c’est toujours un moment de partage avec ma communauté.

Dans cet épisode, Léna va revenir sur les origines de Ma Petite Planète, l’évolution de ce projet vers les écoles et les familles, et comment ils continuent à innover pour rendre l’écologie accessible à tous. Nous discuterons également des belles anecdotes vécues sur le terrain, des compétences que les enfants développent grâce à ce jeu, et des projets futurs de MPP. Et pour couronner le tout, Lena nous réserve quelques surprises avec des idées de défis un peu fous et inspirants !

Que vous soyez enseignant, parent, ou simplement curieux d’en savoir plus sur la manière dont l’écologie peut devenir un jeu pour sensibiliser les jeunes générations, cet épisode est fait pour vous.

Sommaire

Bonjour Lena, pourrais-tu te présenter, nous expliquer ce qu’est Ma Petite Planète et nous dire comment est née cette belle initiative ?

Défi environnement - Léna Vialle Ma Petite Planète

Je suis co-responsable du Pôle Scolaire. Ça fait 3 ans que je travaille au sein de l’association et je m’occupe aussi des partenariats et de la mobilisation de nos communautés.

En quelques mots, l’association Ma Petite Planète (MPP pour les intimes) est née du constat selon lequel la sensibilisation via le jeu, c’est un bon moyen aujourd’hui d’aborder les enjeux environnementaux actuels sans faire culpabiliser, et pour pouvoir motiver les jeunes comme les moins jeunes à passer à l’action. Ça a commencé en 2020 avec les 3 cofondateurs Mathilde, Christian et Clément. Initialement, c’était pour les adultes, pour jouer en famille, entre amis. Ensuite, une version s’est développée pour les entreprises. C’est aussi notre modèle économique. C’est la version entreprise qui permet de proposer le jeu gratuitement. Il y a aussi une version scolaire sur laquelle on aura le temps de revenir, je pense, dans le cadre de cet échange.

Pourquoi as-tu décidé de rejoindre l’aventure Ma Petite Planète ?

J’ai rejoint MPP pour mon stage de fin d’études initialement. Et pourquoi ? Parce que j’avais besoin à la fois d’impact, de voir quelque chose de concret qui a un impact dans la vie de tous les jours, entre guillemets, et je voulais un travail en rapport avec mes valeurs. Donc c’était aussi important pour moi d’aborder l’écologie de manière positive, parce que je pense que c’est une bonne manière d’aborder le sujet. Ça me tient à cœur dans ma vie perso de montrer que l’écologie, ce n’est pas que des contraintes. Ça peut être fun. Ça peut être positif. Et enfin, je suis une grande compétitrice. J’aime beaucoup me challenger dans ma vie quotidienne, que ce soit dans le sport, mais aussi dans tout le reste. Donc d’avoir à la fois cet aspect écologie, challenge et éducation, c’était pour moi les trois piliers pour la recette parfaite !

Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur l’édition scolaire ?

Est-ce que tu peux nous dire quelle est la différence entre l’édition pour les particuliers et l’édition pour les scolaires ? Et comment est-ce que vous faites pour adapter chaque défi environnement que vous proposez aux enseignants, aux classes, aux élèves, aux parents, etc.

En effet, la version adulte s’adresse à tout le monde qui voudrait participer en famille, ou avec ses amis. On a accès à une application. On est plus autonome, on voit tous les défis, on peut réaliser tous les défis qu’on veut pendant 3 semaines.

Pour la version scolaire, elle est vraiment adaptée aux établissements. Il y a une possibilité de jouer de la petite section au lycée. C’est vraiment la différence principale : c’est un outil pédagogique. On met à disposition un outil qui fait le lien avec les programmes scolaires, avec les compétences. Les enseignants peuvent s’en saisir pour aborder plein de notions.

Mais après, le principe global reste le même : le jeu dure 3 semaines. L’enseignant va animer le jeu au sein de sa classe à l’aide d’un outil qui est une application. Et c’est une bonne manière de commencer à aborder ce sujet avec plein de thématiques : la biodiversité, les déchets, la mobilité, l’alimentation. C’est pour ça aussi que les parents d’élèves, vous allez aussi être impliqués, puisque certains défis environnement peuvent être réalisés en dehors des temps de classe. C’est vraiment un outil, il n’y a aucune obligation.

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Les enseignants s’en saisissent de la manière dont ils le souhaitent. On a 2 éditions qui sont organisées par an : une en novembre et une en mars. On rassemble tous les élèves au niveau national sur ces temps donnés, parce qu’on joue beaucoup sur le côté force collective. C’est beaucoup plus motivant pour les jeunes de se dire qu’ils sont pleins à jouer partout en France et à l’étranger. Là, par exemple, la dernière édition, ils étaient 82 000 et ils ont fait plus d’un million de défis. Donc, je pense que c’est assez impactant pour eux de se rendre compte que même s’ils font trois, quatre, cinq défis, quand on additionne, l’impact, il est assez important.

Défi environnement

Quelles compétences espérez-vous que les participants développent grâce à ce défi environnement ?

La majorité des défis permettent de travailler les 4 C : Communication, Créativité, esprit Critique et Collaboration. On essaie de faire un lien direct avec ces compétences qui me semblent assez centrales et transversales surtout.

Ma Petite Planète Scolaire, c’est un outil pluridisciplinaire qui va pouvoir être utilisé dans le cadre de multiples enseignements. Plus spécifiquement, on a des défis qui permettent de travailler l’expression écrite, l’expression orale, des défis qui se font en équipe aussi, donc de travailler avec le collectif. Des défis qui permettent d’explorer sa curiosité sur différents sujets, la confiance en soi. On rend les élèves assez autonomes et on les place comme de vrais acteurs et actrices du changement. Au-delà des compétences, évidemment, l’acquisition de nouvelles connaissances pour mieux comprendre le monde qui nous entoure. Et tout ça dans un contexte ludique dans lequel on insiste sur la force du collectif.

Aujourd’hui, comment les parents sont-ils impliqués dans ce projet ?

Pour avoir suivi, l’évolution de Ma Petite Planète, la création de l’édition scolaire, l’évolution de l’application aussi, comment est-ce qu’aujourd’hui les parents sont impliqués dans ce projet-là ? Je sais qu’au début, ce n’était pas forcément facile, techniquement en tout cas, même au niveau des enseignants, de créer ce lien au sein de la classe, au sein de l’école, entre collègues, mais aussi d’impliquer les parents dans le projet.

En effet, les parents ont leur rôle à jouer tout autant que les professeurs, parce que pas mal de défis sont à faire en dehors des temps de classe. Par exemple, cuisiner avec des légumes de saison, ça va être quelque chose qu’on va faire plutôt à la maison. Récemment, il y a eu un développement sur l’application qui permet aux parents d’élèves d’avoir accès directement à l’outil. Il y a un code de classe que les enseignants peuvent partager et les parents peuvent avoir accès à tous les défis avec leur explication. C’est vraiment une belle avancée pour nous, puisque les parents peuvent aussi monter en compétence, apprendre de nouvelles choses et surtout échanger avec leur enfant sur le temps familial.

Du coup, la force du projet quand même, si on revient sur l’implication des parents, nous, les retours qu’on a en tout cas, c’est que ça a vraiment créé du lien au sein de la communauté éducative, que ce soit entre les élèves avec l’enseignant, mais aussi avec les parents d’élèves, puisque les parents peuvent envoyer les preuves de défi environnement aux enseignants. Par exemple, une petite photo du repas qui a été cuisiné.

On a parfois des enseignants qui nous disent : « Je n’avais jamais été en contact avec les parents d’élèves, ils ne répondaient même pas. Et là, on se retrouve à avoir des mails ou des petits messages avec des éléments et les parents sont tout fiers d’envoyer les petites photos. » Donc, le rôle des parents est quand même assez important. Mais si les parents n’ont pas forcément envie de s’impliquer, l’enseignant peut quand même faire plein de choses en classe. On sait qu’il y a certains milieux où les parents ne sont pas forcément très investis et ce n’est pas grave. Les élèves pourront quand même faire les défis en classe.

Activité thème nature environnement en vélo

Est-ce que tu pourrais partager avec nous une anecdote marquante que tu as pu vivre avec les enfants à travers un challenge MPP ?

C’est difficile d’en choisir une parce que franchement, on reçoit beaucoup de photos, beaucoup d’anecdotes. C’est un plaisir de voir ce qui se passe dans les classes. Mais je dirais que récemment, je suis intervenue à Bordeaux, dans une école, et vraiment, j’ai été reçue comme une star ! Les élèves étaient trop contents de dire : « On participe à MPP, il y a une personne qui travaille là-bas qui va venir. » Ils me racontaient tous les défis qu’ils faisaient. J’ai passé une journée là-bas. Ils avaient des étoiles dans les yeux. J’ai été très touchée par toutes leurs anecdotes. Et à un moment, ils sont tous venus me faire un câlin. Il y a eu une espèce de câlin collectif qui s’est créé. Ils sont venus en masse. Ils étaient, je ne sais pas, une quarantaine. Et ils criaient dans tous les sens. Ils disaient : « Promis, Lena, on va sauver la planète. Avec les défis, on va la sauver. » Je précise qu’il s’agissait d’élèves de maternelle. J’ai été vraiment très touchée par ce moment-là.

Si tu devais créer un défi environnement un peu fou, un peu incroyable, qu’est-ce que ce serait sans te mettre aucune limite ?

C’est une sacrée question ! On se creuse souvent la tête pour renouveler nos défis et en proposer des nouveaux à chaque édition. Mais à chaque fois j’ai de nouvelles idées, donc ce n’est pas ça qui manque ! Si je n’avais pas de limite, pour les plus petits ça serait un défi environnement collaboratif, pour montrer encore une fois la force de l’action collective. Par exemple : ramasser X tonnes de déchets au niveau européen (parce qu’on a aussi des classes qui jouent à l’étranger). Ou, à un moment, j’aurais voulu qu’on créé un livre MPP avec toutes les initiatives qui sont mises en place dans les établissements. Les classes nous envoient des petites fiches et on en fait une compilation, qu’après on pourrait publier. Pour rêver grand !

Pour les plus grands, j’aime beaucoup le principe de l’échange interculturel. J’aimerais bien qu’on ait des défis qui permettent aux classes de rentrer en contact avec d’autres classes qui participent à l’étranger. Pour l’instant, on a beaucoup plus de classes en France, donc c’est plus difficile à mettre en place. Mais à terme, j’aimerais beaucoup qu’on aille vers ça aussi.

Défi environnement Ma Petite Planète Pôle Scolaire

Parmi tous les défis déjà proposés, quel serait celui que tu aimerais devenir une habitude dans toutes les écoles de France, voire du monde ?

Je dirais le fameux câlin aux arbres ! C’est assez symbolique, blague à part, mais je pense que la reconnexion à la nature, elle est vraiment essentielle. A titre personnel, j’aime beaucoup tous les défis biodiversité. Un câlin aux arbres, on peut se demander quel est l’impact derrière. En fait, quand on fait un câlin aux arbres, je vous invite tous et toutes à faire des câlins aux arbres, il y a une sorte d’apaisement et de reconnexion qui est assez importante. Si tout le monde prenait l’habitude de faire des câlins aux arbres régulièrement, la santé mentale en serait améliorée. Donc un défi environnement biodiversité en priorité.

Avez-vous pu constater, avec ton équipe, des changements notables dans les comportements après avoir participé à un ou plusieurs défis ?

Ça fait 3 ans que je suis là et j’ai participé à quasiment toutes les éditions. Donc déjà, à titre perso, j’ai vu les changements notables, avec des membres de ma famille ou des amis, qui étaient très loin d’être sensibilisés au sujet et c’était le challenge pour moi. Au début, ils me disaient : « Ohlala, qu’est-ce que c’est encore ton truc de bobo-écolo. On n’a pas envie de participer. » Donc j’ai joué sur le côté challenge en leur disant : « Vous n’êtes pas capables ? » Je les ai mis au défi, et à la fin des 3 semaines, on a fait un tour de table, on a pris notre temps pour faire le bilan et chacun a pris conscience de plein de choses. Chacun retient aussi dans certains domaines des choses plus ou moins impactantes. Par exemple, mon père maintenant ne roule qu’à 110 km/h sur l’autoroute. C’est une habitude qu’il conserve parce qu’il s’est rendu compte qu’on n’est pas à 20 minutes près et que ce n’est pas si compliqué. Ça c’est plutôt à titre perso.

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Sur la partie scolaire, ce n’est pas rare qu’on reçoive des messages de classes qui ont participé à une édition et qui continuent à s’investir, notamment parce que plusieurs défis peuvent être répétés. Ce sont des habitudes qui vont rester, parce qu’elles sont basées sur la répétition. Chez MPP, on plante des graines et c’est toujours très gratifiant quand on voit ensuite que ça pousse.

Dans tous les cas, on fait des bilans d’impact après chaque édition, pour voir l’impact qu’on créé et ce qu’il reste du jeu au-delà des 3 semaines. Les chiffres sont assez bons que le fait que ça a donné l’envie aux élèves de s’engager davantage. Ils comprennent encore mieux les enjeux écologiques. Et ce lien social : 2/3 des répondants disent que ça a fédéré l’ensemble de la communauté éducative.

Sinon, de manière plus quantitative, on essaie de mobiliser un maximum d’élèves à chaque édition. On grandit à chaque édition. La dernière fois, ils étaient 82 000 participants. On espère aller toujours plus loin.

Quel est le plus grand défi que vous rencontrez dans la sensibilisation des jeunes générations à l’écologie ?

Je suis vraiment d’accord avec cette notion de « petits gestes qui comptent ». Le terme même de « petits gestes » peut parfois être problématique, parce que les détracteurs de l’écologie vont dire : « Les petits gestes, ça ne fait pas la différence. » Notre plus grand défi environnement, c’est un peu ce discours qui revient, que ce soit chez les adultes ou chez les plus jeunes. « Ce ne sont pas mes petits gestes, mes petits défis qui vont changer quoi que ce soit. » On sent une certaine impuissance et de l’anxiété.

Il y a une étude que j’aime bien, qui est sortie en 2023, d’un baromètre qui s’appelle « Une jeunesse en quête de confiance », qui montre que 70% des jeunes sont pessimistes concernant l’avenir de la planète et 46% sont anxieux. L’enjeu, c’est à la fois de leur faire comprendre que leur action n’est pas inutile, et ne pas susciter cette anxiété qui peut paralyser les jeunes et ce dire que ça ne sert à rien, autant ne pas s’impliquer.

Le message que j’aimerais faire passer, qu’on soit parent d’élève, enseignant ou même élève, c’est que la création de récits positifs qui donnent envie autour de l’écologie sont essentiels, pour en faire une aventure motivante voire épique ! Il faut changer ces récits je pense. Aujourd’hui, les récits de nos sociétés sont écocides, prônent la surconsommation. On a besoin de montrer que l’écologie, ce n’est pas forcément culpabilisant et une contrainte, ça peut être vraiment positif.

Je pense vraiment que les émotions jouent un rôle dans le passage à l’action, notamment sur les apprentissages dans le cadre scolaire. Les apprentissages se fixent mieux quand les bonnes émotions sont mobilisées. Je pense que si on présente l’écologie comme une opportunité vers le mieux et pas uniquement vers le moins, c’est comme ça aussi qu’on va réussir à insuffler cette envie d’agir dès le plus jeune âge, chez les enfants et les ados. Parce que les adolescents aussi peuvent être plus compliqués à convaincre.

Quel conseil donnerais-tu aux enseignants et aux parents qui souhaiteraient se lancer, mais qui auraient un peu peur (manque de temps, na pas savoir par où commencer…) ?

C’est une question très intéressante, car on reçoit pas mal de messages d’enseignants qui ont du mal à se lancer. Ils se disent que ça va leur prendre du temps, qu’ils ne savent pas comment faire, qu’ils ne se sentent pas légitimes. Je pense que la question, c’est surtout par où commencer. Les freins sont surtout des barrières mentales.

Les quelques conseils que j’aurais à donner, ça serait :

  • Se former à titre personnel, pour se sentir plus à l’aise. Il y a plein de manières aujourd’hui d’approfondir les sujets et ses connaissances sur l’écologie au sens large : que ce soient des fresques, des ateliers 2 tonnes, des MOOC en ligne, les ressources Canopée, les ressources de Mélanie aussi et surtout ! On peut réussir à voir que ce n’est pas si complexe et qu’on n’a pas besoin d’être parfait pour se lancer.
  • C’est mon deuxième conseil : oser se lancer ! Ce n’est pas grave de ne pas être exemplaire ou parfait sur le sujet. Au contraire même pour montrer aux élèves qu’on progresse tout au long de la vie. Le tout c’est d’agir à son échelle et de faire sa part. Vous pouvez commencer petit à petit. Pour prendre l’exemple des enseignants, ça peut être juste de rattacher quelques notions de cours dans un premier temps, ou alors de mettre en place un seul projet sur le thème du gaspillage alimentaire par exemple. Des choses sur du temps court, des actions ponctuelles. Une fois qu’on est à l’aise avec ça, on peut aller plus loin et mettre en place des projets de plus long terme et qui sont plus engageants.
  • Porter la démarche à plusieurs si c’est possible. Encore une fois, avec la force du collectif, c’est plus facile d’instaurer une démarche d’établissement, ou dans le cadre familial de porter ça à plusieurs familles pour ensuite échanger, pour se conseiller. Ça permet aussi de mobiliser davantage.
  • Enfin, laissez place à votre créativité ! Il faut se faire confiance, il y a plein de manières d’aborder le sujet. C’est ça qui est génial avec le sujet écologique, c’est que c’est pluridisciplinaire, c’est transversal et on peut l’amener de plein de manières. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise manière.

Ce que j’aime beaucoup aussi avec le défi environnement Ma Petite Planète, c’est de se dire qu’il n’y a pas de pression. Même quand créé sa ligue ou qu’on se lance en tant qu’enseignant, il n’y a pas d’objectif. Si on fait 2 défis, on fait que 2 défis. Donc on peut se dire que cette année on franchit le pas, et c’est ce que je vous invite à faire avec ce podcast : de prendre l’engagement de se lancer dans une édition Ma Petite Planète, en tant que particulier, au sein de votre entreprise, de votre école. Mais de le faire sans pression ! Même si on ne fait que 2 ou 3 défis (en général on se prête au jeu et on en fait plus !). On va aussi se rendre compte qu’il y a certains défis qu’on fait déjà au quotidien et qu’on peut cocher d’office !

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Lancez-vous ! Il n’y a pas de pression et on n’est pas obligé de participer à chaque défi environnement. Faites ce premier pas, faites quelques défis et vous ferez mieux la prochaine fois. Le but c’est de passer à l’action. On dit que le premier pas est celui qui coûte le plus !

éco-geste rôle

Est-ce que tu aurais un livre, un film ou même un jeu de société qui aurait influencé ta vision de l’écologie ?

A titre personnel, j’ai plus de choses qui parleraient aux adultes, mais qui peuvent donner des idées pour les plus jeunes.

J’aime beaucoup les documentaires de Cyril Dion. C’est beau, c’est poétique, c’est saisissant. Pour n’en citer qu’un : Animal, qui est le documentaire de référence de Cyril Dion.

Côté plutôt livre, il y a la fameuse BD de Jancovici « Le monde sans fin » qui est assez visuelle et qui permet de prendre conscience de pas mal d’enjeux.

Côté roman, j’ai eu un coup de cœur sur « La vie secrète des arbres », que je trouve très beau. Je l’ai découvert récemment. Je l’ai lu il y a un an. (existe aussi au format BD)

Et un tout autre roman, fictif cette fois, c’est « Là où chantent les écrevisses ». Il y a eu une adaptation d’ailleurs en film. Je trouve vraiment ce livre magnifique. J’adore les romans et la fiction, pour aussi déconnecter et ce livre est vraiment magnifique. Donc je vous invite à lire en priorité « Là où chantent les écrevisses ».

Quelle est la vision à long terme de Ma Petite Planète en ce qui concerne l’éducation à l’écologie ?

La vision à long terme en 3 points de MPP, de manière un peu plus théorique :

  • Former une génération d’éco-citoyens : de donner envie d’agir pour rendre les jeunes acteurs et actrices du changement. Leur montrer que c’est possible. Pour ça, on voudrait aussi accompagner la communauté éducative dans l’enseignement de tous ces enjeux, et notamment renforcer leur légitimité pour qu’ils puissent se saisir de ces sujets en les outillant au maximum.
  • Créer des récits écologiques positifs. C’est aussi pour ça qu’on a choisi le format du jeu.
  • Le troisième point qui est non-négligeable, c’est de rendre l’écologie accessible à tous et à toutes. On veut vraiment un jeu le plus inclusif possible. La transition se fera avec tout le monde, donc il ne faut laisser personne sur le côté.

C’est la vision globale et théorique, mais concrètement on aimerait bien à terme être le challenge de référence, peut-être même intégrer les programmes scolaires. Qui sait ? Il faut être ambitieux, il faut rêver grand !

On aimerait aussi se déployer à l’échelle européenne, pour toucher d’autres jeunes un peu partout. Plutôt l’Europe en priorité, parce qu’il faut bien prioriser. La responsabilité, elle est aussi dans certains pays plus que d’autres. Pour favoriser aussi ces échanges entre jeunes citoyens européens.

éco-geste

Est-ce qu’il y a beaucoup de monde qui participe dans les pays francophones ?

Sur la partie scolaire, on a une cartographie, disponible sur notre site, pour voir un peu où sont toutes les classes qui participent. Le jeu est en français, en anglais, en espagnol et en allemand, pour la partie scolaire. Pour les adultes, il y a aussi l’italien et plus de langues encore.

Aujourd’hui, ça représente environ 5% par édition, de classes qui sont à l’étranger. C’est encore faible. Quand c’est le cas, ce sont souvent des établissements français à l’étranger qui participent. On en a eu aux Etats-Unis, au Japon, sur un peu tous les continents en fait ! Je crois qu’on a eu quelques classes un peu partout. Mais il faut encore poursuivre nos efforts là-dessus pour aller en chercher plus !

Quels sont les projets en cours et à venir, qui vont permettre d’impliquer toujours plus de monde, que ce soient les écoles, les particuliers, les entreprises, etc. ?

Côté global, que ce soit pour les adultes ou pour la version scolaire, cette année, c’est l’année de l’océan. Donc on a décidé de faire une édition spéciale : une pour les adultes et une pour les scolaires, pour aborder ces sujets. Pour nous c’est aussi un moyen de renouveler nos contenus et de permettre aux personnes qui ont déjà participé de re-participer à nouveau et de découvrir de nouvelles thématiques. C’est un peu notre actualité du moment, sur l’année de l’océan. C’est un enjeu qui est vraiment important, je ne vous apprends rien. Je vous invite à consulter encore une fois les contenus de Mélanie sur ces sujets !

Côté scolaire plus spécifiquement, il y a eu l’ouverture de l’application, qui est maintenant accessible aux élèves pour les plus grands et aux parents d’élèves pour les plus jeunes. On espère vraiment que ça va nous permettre de franchir un cap dans la mobilisation et la motivation des participants.

On a aussi développé une offre pour les collectivités, pour qu’elles puissent essemer sur des territoires. Par exemple un département qui voudrait faire participer tous les collèges, pour avoir encore plus d’impact et mobiliser encore plus de monde.

10 gestes pour sauver la planète

Quelle serait ta vision rêvée de l’avenir de notre planète d’ici 10 ans ?

Tout est permis j’imagine ?

Au risque que ça semble un peu bateau ou niais, quand même avant tout un monde en paix. Les enjeux actuels sont assez complexes et ça ne va pas en s’améliorant. Je pense qu’il faut garder espoir et se dire que c’est quand même une priorité.

Sinon, un monde plus sobre. Un monde dans lequel on ralentit, dans lequel on prendre le temps de s’émerveiller de ce qui nous entoure. Dans lequel le modèle dominant n’est plus la surconsommation. Et encore une fois, ce qui fait rêver le moins mais le mieux. J’aime beaucoup, ça fait plusieurs fois que je le répète, mais je trouve que ça résume bien cette philosophie de vie qu’il n’y a pas besoin d’accumuler plein de choses, de partir à l’autre bout du monde.

J’aimerais bien qu’il y ait des récits positifs ou un monde à base de voyages en train, randonnées en nature. L’apprentissage de choses simples comme cultiver son jardin, son potager. C’est déjà ce que j’essaie de faire. Et encore une fois, pour faire le lien, de ne pas être dans la culpabilisation. Par exemple, à titre personnel, j’essaie de faire des voyages un peu différemment, en train. Cet été, je suis partie jusqu’en Grèce en train. Et jamais je dirai à quelqu’un : « Bouh, tu prends l’avion, ce n’est pas bien ! ». Par contre, je vais parler de mon expérience : « Regarde, moi j’ai pris le train et c’était génial. » De faire rêver un peu autrement, en disant : « J’ai vu plein de paysages, j’ai rencontré plein de personnes. » J’ai presque 10 000 km en train et c’est super satisfaisant aussi de se dire que c’est possible de faire comme ça ! De tendre, vers une norme où c’est cool d’aller en forêt, c’est cool de prendre le train, de faire du vélo…

On a aussi la grande chance d’habiter en France et d’avoir des paysages merveilleux !

Quand on parle de consommer moins, mais mieux, certains ont l’impression de régresser, de revenir au temps de nos grands-parents. Mais il faut se dire que ce n’est pas un retour en arrière, c’est un retour au bon sens.

Aujourd’hui, tu es la voix de MPP sur ce podcast. Quel message aimerais-tu transmettre aux enfants, à leurs parents et à leurs enseignants ?

Déjà, de façon très concrète, je vous invite à participer à une édition MPP.

Pour rappel, pour les adultes, c’est fin septembre, fin janvier et fin mai chaque année. C’est gratuit, il suffit de télécharger l’application Ma Petite Planète.

Pour la version scolaire, c’est aussi gratuit et c’est en novembre et en mars chaque année.

Je vous invite à vous lancer, à participer comme on le disait, sans aucune pression ! Même si vous ne faites que quelques défis environnement, ce n’est pas grave. Vous le faites à votre rythme.

C’est le message très terre à terre. Sinon, le message que je voudrais faire passer c’est qu’on a tous et toutes un rôle à jouer. J’aime beaucoup la légende du colibri. C’est une légende amérindienne. Il y a eu un immense incendie dans une forêt. Les animaux étaient terrifiés et assistaient au désastre. Et il y a un petit colibri qui a commencé à s’activer en allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Il ne faisait que dire : « Je fais ma part. » aux autres animaux qui ne comprenaient pas vraiment ce qu’il faisait. J’aime beaucoup cette légende que je trouve assez inspirante, puisqu’elle peut se rapprocher aussi d’une citation de Gandhi qui disait : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. »  Je crois beaucoup au mimétisme social. Je crois vraiment que chaque geste compte, chaque action. Parce qu’il y a aussi le poids symbolique derrière de l’exemple qu’on donne.

Je finirais en vous disant de ne jamais douter de votre pouvoir d’agir, que ce soient les adultes, les enfants, les adolescents. On peut tous et toutes avoir de l’impact. En revenant à MPP, mais aussi en faisant plein d’autres actions, vous pouvez avoir cet impact. Vous pouvez en parler autour de vous. C’est aussi ça l’effet domino et le pouvoir de la sensibilisation.

Podcast défi environnement - Interview Léna Vialle Ma Petite Planète
Podcast défi environnement – Interview Léna Vialle Ma Petite Planète
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